Entre
contes traditionnels et histoires de tous les jours, Ahmed Hafiz nous
fait revivre, avec drôlerie et émotion, le Tunis de son enfance.
Un
Tunis où les tunisiens, musulmans, juifs et chrétiens, partageaient
avec une convivialité toute méditerranéenne des histoires aussi
piquantes que la harissa.
Tunis sous la régence et le protectorat français est une ville ouverte vers la méditerranée et la métropole.
Les musulmans habitent la médina, les juifs tunisiens la harra, les italiens,
la petite Sicile et les français la ville moderne construite sur les berges du lac, à partir de 1881.
Entre modernité, traditions et exubérance, croyances et superstitions les tunisois,
bigarrés et attachants prennent place dans les histoires racontées par Ahmed Hafiz conteur belgo-tunisien.
Avec Ahmed Hafiz faisons connaissance avec le partageur de richesse,
le Bey de Tunis et la pomme magique, le mausolé du marabout,
l’homme qui s’est jeté du minaret, les jnouns qui hantent la médina, les « Tunes »,
juif tunisiens de la harra, la femme en safsari blanc,
le portefaix au teint basané, la paysanne du bled au visage tatoué….
Des histoires d’aujourd’hui et des contes du passé nous plongent dans l’atmosphère colorée de Tunis!
Des histoires surprenantes, drôles, déroutantes, émouvantes…
Chronique d’un monde disparu. Tunis si je t’oublie….
75 minutes à partir de 12 ans.
Publié le 24 juillet 2019 presse
RUE DU THEATRE MICHEL VOITURIER Avec une verve toute personnelle, Hafiz embarque son public dans un univers conté qui puise dans la tradition et finit par déboucher sur une sorte d’épopée burlesque. Tunisien de Belgique ou Belge de Tunisie, Ahmed Hafiz parle avec affection du pays où sont ses racines anciennes avec le point de vue de celui qui a appris à équilibrer une vision née de deux cultures. Il nous y emmene loin des circuits touristiques organisés ou des séjours "all inclusive".
Il aime typer des personnages qui prennent alors pour nous une couleur exotique pimentée d’humour. Il égratigne (mais pas souvent avec le piquant annoncé par le sous-titre de son spectacle) des coutumes désuètes, des
positions trop conservatrices, des inégalités sexistes, des dérives
apparentées au politique. Mais cela reste secondaire dans son propos.
Trois histoires pour passer une bonne heure ensemble. La première, celle d’un mariage. Evidemment arrangé sans l’accord des futurs conjoints. Cela tourne moins bien rond que prévu et devient prétexte à une galerie de portraits copieusement caricaturés.
La seconde s’aventure du côté fantastique des contes symboliques pour aboutir à une fable à propos des fantasmes entretenus par la routine d’une vie devenue peu à peu morne auprès des femmes d’un
pauvre patelin de pêcheurs. À travers la résurrection d’un noyé apporté
par la mer, toute une communauté reprend goût à la vie.
La dernière est son morceau de bravoure. Il narre, avec force épisodes les plus burlesques, l’épopée héroï-comique de Momo et de sa belle-mère soudain frappée de paralysie. C’est
l’occasion de quelques allusions à des fonctionnements sociétaux, des
dysfonctionnements du système administratif, des inégalités sociales.
L’essentiel
n’est pas là. Haziz n’a pas le fond agressif. Il préfère la poésie du
pittoresque aux gravures revendicatrices à l’eau-forte. Il brasse des rebondissements enchaînés dans une succession de conséquences qui s’emballent, déferlent
à partir de rumeurs amplifiées par des effets de masse qui n’ont pas
besoin des réseaux sociaux pour prendre des proportions rabelaisiennes.